Qualité de l’eau potable
L’alimentation en eau potable
En Abitibi-Témiscamingue, la majorité de la population est alimentée en eau potable par un réseau d’aqueduc municipal ou privé. Toutefois, environ 25 % des résidents s’approvisionnent en eau potable à partir d’un puits domestique (ou puits individuel). Conformément au Règlement sur la qualité de l'eau potable (REQP), le gestionnaire du réseau d’aqueduc (généralement la municipalité) a l’obligation légale d’assurer la conformité de l’eau distribuée. Dans le cas d’un puits domestique, cette responsabilité incombe directement au propriétaire.
Pour le milieu de travail, l’entreprise a également des obligations à respecter en termes de qualité d’eau potable, qu’elle soit responsable ou non d’un système de distribution.
Certaines situations peuvent amener un responsable de réseau d’aqueduc à émettre un avis d’ébullition ou de non-consommation de l’eau et à informer la population concernée.
Pour en savoir plus, consultez :
L’eau des puits domestiques
Ce n’est pas parce que l’eau est d’apparence claire, sans odeur ni goût particulier, que sa consommation est sans risque pour la santé. L’eau de puits peut être contaminée par des bactéries, des métaux et minéraux ou des nitrites-nitrates. Pour prévenir les problèmes de santé, il est essentiel de faire analyser la qualité de l’eau de votre puits. Il peut être nécessaire d’effectuer différents types d’analyses selon les situations et les moments de l’année.
Consultez la liste des laboratoires accrédités.
Moments clés pour l’analyse de l’eau du puits
Analyse physicochimique complète
Une analyse physicochimique complète au moins une fois pendant la période d’utilisation du puits
Idéalement, la première analyse devrait être effectuée dès le forage du puits ou lors de l’acquisition d’une nouvelle propriété. Cette précaution est essentielle, car la contamination par les métaux peut passer inaperçue à l’œil nu. En Abitibi-Témiscamingue, plusieurs contaminants chimiques, tels que le manganèse, l’arsenic et l’uranium, peuvent être naturellement présents dans le sous-sol et l’eau souterraine. Par ailleurs, certaines activités humaines peuvent également contribuer à la dégradation de la qualité de l’eau.
Une fois faite, il n’est pas nécessaire de répéter cette analyse à court terme puisque la présence de ces contaminants n’a pas tendance à varier énormément avec le temps.
Analyse microbiologique
Une analyse microbiologique au moins deux fois par an
Si une analyse complète de l’eau n’est nécessaire que tous les dix ans, un autre type d’analyse devrait faire partie de la routine printanière de tous les propriétaires de résidences alimentées par un puits domestique : il s’agit de l’analyse microbiologique. Celle-ci permet de déceler la présence de bactéries et autres micro-organismes susceptibles de nuire à la santé.
Cette analyse se répète entre le printemps et l’automne, idéalement après une période de pluie abondante, d’inondation ou de dégel.
Les installations situées près de certaines rivières et plans d’eau, plus susceptibles d’être inondées par la montée des eaux, sont plus vulnérables aux infiltrations et aux risques de contamination. Et, contrairement à ce que plusieurs croient, les puits artésiens peuvent aussi être contaminés.
Autres moments clés
D’autres analyses au besoin
Si votre eau change soudainement de goût, d’odeur ou d’apparence, ou si des modifications sont apportées au puits ou au sol environnant, comme des travaux, une nouvelle analyse de l’eau serait recommandée et pourrait être plus ciblée.
Également, selon les résultats de votre première analyse, vous pourriez être amené à surveiller certains paramètres plus spécifiquement.
Pour en savoir plus, consultez :
- Où, quand et comment faire analyser l’eau de votre puits
- L’eau de mon puits : Pour ma santé et celle de mes proches, je la fais tester!
Effets potentiels sur la santé
Les risques pour la santé associés à la présence de contaminants dans l’eau (microbiologique ou chimique) peuvent être multiples et varient selon la nature, la concentration des substances détectées et la durée d’exposition.
Le fait de consommer l’eau d’un puits contaminé par les bactéries peut entraîner des effets qui s’apparentent généralement à ceux de la gastro-entérite : nausées, vomissements, diarrhée et maux de ventre. Les enfants, les personnes âgées et celles dont le système immunitaire est affaibli sont les plus vulnérables.
Une consommation régulière et sur une longue durée d’une eau contaminée par des substances chimiques, dont les métaux, peut occasionner des effets sur la santé, notamment chez les personnes les plus vulnérables, ou augmenter les risques de contracter un cancer.
Il ne faut pas se fier à la couleur ou au goût de l’eau pour juger de sa qualité. Certains contaminants sont invisibles et ne goûtent rien.
Pour en savoir plus, consultez :
- Effets sur la santé des contaminants de l'eau potable
- Fiches synthèses sur l'eau potable et la santé humaine
Que faire en cas de contamination bactériologique ou chimique?
Contamination bactériologique
En cas de contamination bactériologique, il est recommandé de faire bouillir l’eau au moins une minute avant de la consommer. La désinfection du puits est également nécessaire pour corriger le problème.
Contamination chimique
En cas de contamination chimique, il est recommandé d’utiliser une autre source d’eau potable, comme l’eau en bouteille, en attendant d’installer un système de traitement approprié à la problématique et conforme aux normes NSF/ANSI. Faire bouillir l’eau ou de désinfecter le puits ne permet pas d’éliminer les contaminants chimiques. De plus, certains traitements pour améliorer l’apparence de l’eau (exemple : adoucisseur, filtre au charbon actif, filtre au sable vert, etc.) n’éliminent pas les principaux risques à la santé.
Pour en savoir plus, consultez : Que faire si votre eau contient des contaminants
Besoin d’aide pour comprendre vos résultats?
Utilisez l’outil d’aide pour interpréter les résultats d’analyse d’eau dans la section Comprendre les résultats de votre analyse d’eau ou contactez l’équipe de santé environnementale (coordonnées en bas de la page).
Projet d’analyse volontaire des puits domestiques en Abitibi-Témiscamingue
Résultats du projet depuis 2015
Ce projet a été mis sur pied par les organismes de bassins versants (OBV) de la région en collaboration avec le CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue. Une partie des frais d’analyse était remboursée si le participant acceptait de leur transmettre les résultats. Cette cueillette de données a permis de bâtir une base de données régionale pouvant être diffusée.
Ainsi, entre 2015 et 2025, l’eau de 500 puits répartis dans l’ensemble de la région a été analysée. L'analyse démontre qu’un puits sur deux présentait au moins un paramètre non conforme selon les normes du Règlement sur la qualité de l'eau potable. Plus précisément, un puits sur trois présente une eau non conforme pour des contaminants chimiques, tels que le manganèse, l’arsenic ou l’uranium. Concernant les bactéries, comme l’espèce Escherichia coli (E. coli), c’est un puits sur cinq qui s’affiche non conforme.
Programme de soutien à l’analyse de l’eau des puits résidentiels 2025
Dans le cadre d’un partenariat avec le laboratoire H2Lab, un appui financier représentant 30 % du coût des forfaits d’analyse de l’eau est offert aux résidents de l’Abitibi-Témiscamingue pour l’année 2025. Cette initiative vise à favoriser la surveillance de la qualité de l’eau des puits résidentiels. Elle est réalisée en collaboration avec les organismes de bassins versants (OBV) de la région, qui assurent un accompagnement technique auprès des citoyens. La Direction de santé publique apporte également son soutien pour comprendre les résultats et proposer des conseils aux participants.
Pour prendre part au projet et bénéficier du soutien financier offert, veuillez communiquer avec :
- OBV Abitibi-Jamésie
- OBV du Témiscamingue
- Direction de santé publique (coordonnées en bas de la page)
Pour en savoir plus sur les puits domestiques, consultez :
L’eau des sources en milieux naturels
L’information de cette section est à venir
Vous avez des questions?
Vous pouvez contacter un professionnel en santé environnementale de la Direction de santé publique du CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue :
- Par téléphone : 819 764-3264, poste 46000
- Par courriel : 08.cisssat.sante.environnement@ssss.gouv.qc.ca