La pénurie de main-d'œuvre fait en sorte que les équipes doivent considérer de nouvelles avenues afin d’offrir des soins et services à la population. Depuis plusieurs mois, les intervenants du service de la déficience auditive relevant de la Direction des programmes de déficience intellectuelle, trouble du spectre de l’autisme et déficience physique ne ménagent pas leurs efforts pour desservir les usagers malgré l’absence de l’audiologiste et de l’orthophoniste.
C’est dans ce contexte que des usagers de notre territoire ont dû vivre une attente prolongée pour obtenir leurs implants cochléaires puisqu’en l’absence de l’audiologiste en réadaptation, ces usagers ne pouvaient bénéficier de la réadaptation fonctionnelle intensive (RFI) suite à la chirurgie d’implants.
Mais qu’est-ce qu’un implant cochléaire ?
Les personnes atteintes de surdité grave peuvent accéder à de meilleurs sons grâce à un appareil électronique appelé un implant cochléaire. Cet appareil est composé d’une partie interne et d’une partie externe. La partie interne est introduite sous la peau derrière l’oreille lors d’une chirurgie qui requiert une anesthésie générale. La partie externe est composée du processeur qui est relié à l’antenne. L’antenne est munie d’un aimant qui permet de la maintenir en place vis-à-vis de la partie interne pour que le contact puisse s’établir. La partie interne et la partie externe sont essentielles au fonctionnement de l’implant.
Une RFI est d’une durée moyenne de 10 semaines et l’usager nouvellement implanté rencontre l’audiologiste 3 fois par semaine pour des séances de travail d’une heure. Cette période de réadaptation est une étape de soins essentielle afin que les usagers implantés utilisent optimalement leurs implants pour améliorer leurs capacités auditives tout en s’assurant du bon fonctionnement et calibrage de ceux-ci.
Un manque d’audiologiste et d’orthophoniste en réadaptation n’a pas freiné l’équipe de la déficience auditive du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Abitibi-Témiscamingue qui réalisera, au cours de l’automne, une première RFI en télésoins pour un usager de notre région nouvellement implanté. Une éducatrice de la déficience auditive de notre établissement encadrée par une audiologiste de la clinique de l'implant cochléaire du CIUSSS du Centre-Sud-île-de-Montréal réaliseront une première RFI en télésoins en région, mais aussi au Québec.
Cette première expérience sera certes couronnée de succès puisque les 2 partenaires ont travaillé de concert à l’organisation de cette RFI tout en mettant en place les ressources requises pour son bon déroulement. Il va sans dire que ce ne sera certainement pas la dernière RFI en télésoins qui aura lieu dans notre région. Force est de constater que les pénuries n’apportent pas que des désagréments, car de nouvelles façons de faire peuvent émerger de ces situations et ce sont les usagers de notre région qui en bénéficient.
— L’équipe en déficience auditive régionale