Actualités : Biosurveillance

Mots clés: Biosurveillance

La Direction de santé publique du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Abitibi-Témiscamingue a pris connaissance du Programme volontaire de biosurveillance à l'arsenic de la Fonderie Horne. La Direction de santé publique n’a aucune implication en lien avec la planification et la réalisation de ce programme et estime nécessaire d’apporter des précisions en lien avec la réalisation d’études de biosurveillance. La biosurveillance constitue un outil d’aide à la décision en santé publique, notamment parce qu’elle permet d’identifier des populations particulièrement exposées ou vulnérables, ou encore d’évaluer l’efficacité des interventions.

 

Études de biosurveillance réalisées par la Direction de santé publique en 2018 et en 2019

Les études ont révélé la vulnérabilité de la population de Rouyn-Noranda, en faisant ressortir que les concentrations d’arsenic mesurées dans les ongles des participants résidant dans le quartier Notre-Dame étaient en moyenne quatre fois plus élevées que celles des participants de la population témoin d’Amos.

Ces études ont donc permis à la Direction de santé publique d’émettre des recommandations visant à protéger la population de Rouyn-Noranda. Ces dernières ont favorisé la mise en œuvre de diverses mesures visant à réduire l’exposition de la population, telles que :

  • Une campagne d’échantillonnage des sols réalisée en 2022, à la suite de laquelle des travaux de restauration des sols sont toujours en cours, accompagnée d’un abaissement du seuil d’arsenic pour la restauration des sols de 100 à 30 parties par million (ppm);
  • Le resserrement progressif des normes quant à la moyenne annuelle des concentrations d’arsenic atmosphérique.

 

« L’exposition à l’arsenic de la population de Rouyn-Noranda a déjà été documentée, et la biosurveillance n’est pas un moyen permettant de quantifier le risque individuel à la santé résultant de cette exposition. Les efforts devraient plutôt continuer d’être déployés afin de diminuer l’exposition via l’assainissement de l’environnement. » rappelle Dre Sobanjo.

 

Deux conditions essentielles pour justifier la pertinence de mener une nouvelle étude de biosurveillance

En cohérence avec les bonnes pratiques en matière de biosurveillance, la Direction de santé publique a défini deux conditions essentielles pour justifier la pertinence de mener une nouvelle étude de biosurveillance, soit :

  1. La diminution significative de la moyenne annuelle des concentrations d’arsenic dans l’air ambiant.
  2. La décontamination des terrains du quartier Notre-Dame selon les exigences du ministère de l’Environnement, de la Lutte aux changements climatiques, de la Faune et de Parcs. Or, seule une fraction des travaux ciblés a été réalisée.

 

Dre Omobola Sobanjo, directrice de santé publique par intérim, explique que « ces conditions visent une réduction significative et soutenue de l’exposition de la population aux émissions polluantes de l’entreprise et ne sont actuellement pas rencontrées. Ainsi, réaliser des mesures additionnelles de biosurveillance à ce moment n’ajoute vraisemblablement pas d’information utile pour guider notre appréciation de la situation et nos actions de santé publique. Nous considérons que le meilleur moyen de protéger la population des effets potentiels à la santé des contaminants émis par la Fonderie Horne demeure l’atteinte des seuils d’émissions et l’assainissement de l’environnement ».

 

Pour écouter une entrevue accordée par Dre Omobola Sobanjo :

 

Pour lire le communiqué de presse diffusé à cet effet :

Mots clés: Biosurveillance

À l’automne 2019, la Direction de la santé publique de l’Abitibi-Témiscamingue menait une étude de biosurveillance visant à mesurer l’imprégnation à l’arsenic de la population du quartier Notre-Dame à Rouyn-Noranda. Elle faisait suite à une étude antérieure réalisée en 2018 auprès d’enfants du même quartier âgés de 9 mois à moins de 6 ans. Sur cette page, vous trouverez divers informations et documents en lien avec la biosurveillance.

Accéder à notre page Web pour plus de détails.

Mots clés: Biosurveillance

À la suite d’une rencontre avec les membres du comité consultatif de suivi de l’étude de biosurveillance du quartier Notre-Dame, la Direction de santé publique (DSPu) du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Abitibi-Témiscamingue souhaite informer l’ensemble de la population de l’état d’avancement du plan d’action en lien avec l’étude de biosurveillance 2019-2020.

 

Étude biosurveillance 2019-2020

Une nouvelle campagne de biosurveillance auprès de tous les citoyens du quartier Notre-Dame (QND) a eu lieu en octobre dernier. Lors de cette campagne, plus de 300 résidents de tous groupes d’âge ont participé. Comme lors de l’étude précédente, l’exposition à l’arsenic des participants a été mesurée à partir de l’analyse de leurs ongles et la population témoin a été établie à Amos.

L’analyse de l’échantillonnage d’ongles est en cours et la transmission des résultats aux participants est prévue à la fin mars. Cette étape sera suivie, dans les semaines suivantes, d’une rencontre avec l’ensemble des participants afin de présenter les résultats globaux de l’étude et de répondre à leurs questions.

 

Pourquoi dans les ongles ?

La biosurveillance de l’arsenic peut se faire par l’analyse de différentes matrices biologiques, dont l’urine et les ongles. L’arsenic urinaire témoigne de l’exposition très récente de la population. Ainsi, l’arsenic urinaire est un biomarqueur fiable lorsque la source environnementale suspectée est constante et que l’exposition est continue.

Le choix de mesurer l’arsenic unguéal s’explique par le fait qu’il permet d’évaluer une exposition passée à des concentrations variables représentant une période de quelques semaines, explique

Dre Lyse Landry, directrice de santé publique du CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue.
L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) est d’avis que l’usage des ongles est suffisant et adéquat pour documenter l’exposition du contexte qui prévaut à Rouyn-Noranda. C’est pourquoi la DSPu a décidé de s’en tenir uniquement à la mesure de l'arsenic dans les ongles, pour documenter l'exposition à l’arsenic de la population du QND. L’arsenic mesuré dans l’urine ou les ongles ne permet pas de prédire les maladies associées à l’exposition.

 

Échantillonnage des sols du périmètre urbain de Rouyn-Noranda

La DSPu a procédé à l’échantillonnage des sols dans de différents points répartis dans le périmètre urbain de la ville de Rouyn-Noranda. L’objectif de cette campagne est d’évaluer l’impact du panache des cheminées de la Fonderie Horne sur la qualité des sols en milieu habité. Les données recueillies nous permettront de mieux informer les citoyens de la ville qui se sont montrés préoccupés par la situation au-delà du quartier Notre-Dame. Les résultats seront diffusés au printemps.

Calendrier :

Période viséeÉtape(s) de l'étude de biosurveillance 2019-2020
Printemps 2020
  • Communication des résultats de l’étude de biosurveillance aux citoyens du QND;
  • Présentation aux membres du comité consultatif de suivi de l’étude;
  • Communication à l’ensemble de la population de la ville.
Juin 2020
  • Campagne de biosurveillance de l’arsenic auprès des enfants qui fréquentent le quartier, mais n’y résident pas.
Automne 2020
  • Communication des résultats aux participants pour la campagne des enfants qui fréquent le quartier, mais qui n’y résident pas;
  • Présentation aux membres du comité consultatif de suivi;
  • Communication de l’ensemble des résultats à la population.

 

[Lien vers le communiqué]

Mots clés: Biosurveillance

La Direction de santé publique (DSPu) du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Abitibi-Témiscamingue rend public le rapport final de l’étude de biosurveillance menée à l’automne 2018. Celle-ci visait à déterminer les concentrations de plomb et de cadmium sanguin ainsi que d’arsenic dans les ongles des jeunes enfants habitant dans le quartier Notre-Dame à Rouyn-Noranda, situé à proximité d’une fonderie de cuivre.

Les résultats pour le plomb sanguin font état d’une diminution depuis 1999. Le consensus scientifique voulant qu’il n’y ait pas de seuil sécuritaire pour la plombémie, surtout pour les enfants en bas âge, une diminution du plomb est toujours souhaitable.

Les résultats pour le cadmium sanguin indiquent que les jeunes enfants du quartier Notre-Dame ont des valeurs similaires à la moyenne mesurée chez les enfants canadiens.

Les résultats d’arsenic mesurés dans les ongles des participants indiquent une concentration en moyenne 3,7 fois plus élevée que celle de la population témoin. Ces résultats préoccupent la DSPu parce que l’arsenic est un cancérigène reconnu. Plus l’exposition d’une personne est importante et prolongée dans le temps, plus la probabilité que cette personne développe à long terme un cancer augmente. L’arsenic peut aussi générer des effets neuro-développementaux, particulièrement, lorsqu’il est en interaction avec le plomb.

 

Évaluation des risques à la santé

Dans la présente situation, la DSPu est d’avis que la prudence est de mise et qu’elle devrait se traduire par l’application du principe de précaution. Celui-ci est justifié lorsque des preuves raisonnables indiquent qu’une situation pourrait générer des effets nocifs importants sur la santé, et ce, même dans un contexte d’incertitude scientifique.

Le principe de précaution vise à permettre aux décideurs de prendre des mesures de protection lorsque les preuves scientifiques relatives à un impact significatif pour la santé humaine sont incertaines et que les enjeux sont importants.

Ainsi, bien qu’aucun seuil sécuritaire pour l’arsenic mesuré dans les ongles n’est déterminé, la DSPu ne peut pas conclure qu’aucun effet à la santé n’est susceptible de se manifester à la suite d’une exposition chronique aux concentrations d’arsenic observées dans le quartier Notre-Dame. Cependant, la probabilité que ces effets se présentent est plus élevée pour les enfants du quartier que pour une population non exposée à des sources industrielles d’arsenic. Le statu quo n’est donc pas acceptable.

Les recommandations énoncées dans le rapport découlent de l’évaluation des risques à la santé. Cette étude constitue une des étapes de la démarche de gestion de risques en santé publique. Cette évaluation pourra être prise en compte par l’ensemble des parties prenantes afin de déterminer les actions qui tiendront compte d’une démarche d’acceptabilité sociale du risque.

 

Recommandation en lien avec l’air

Sur la base du principe de précaution et afin d’offrir un environnement sain et sécuritaire à l’ensemble de la population du quartier, la DSPu considère que des actions concrètes doivent être mises en place immédiatement par les acteurs clés afin que la population ne soit plus exposée de façon chronique à des émissions atmosphériques d’arsenic, de plomb et de cadmium entraînant une imprégnation supérieure à celle d’une population non exposée à des sources industrielles de ces métaux.

 

Recommandation en lien avec le sol

Sur la base de la littérature scientifique qui documente largement le fait que les sols contaminés représentent une voie d’exposition importante particulièrement pour les jeunes enfants, la DSPu recommande à Glencore Fonderie Horne que les actions de restauration des sols dont la contamination résulte de ses activités soient réalisées sur la base de 30 parties par million (ppm), soit la valeur seuil québécoise permise pour les sols à vocation résidentielle.

 

Recommandations générales

Tant que les concentrations atmosphériques de métaux seront élevées dans le quartier, la DSPu recommande aux personnes qui y résident d’appliquer les mesures permettant de réduire l’exposition des enfants. Ces mesures sont disponibles en ligne. De plus, compte tenu de la présence d’arsenic et de cadmium dans le tabac, la DSPu recommande de ne pas fumer, et ce, particulièrement en présence d’enfants. La combinaison des contaminants présents dans le tabac et de ceux présents dans le quartier Notre-Dame crée une synergie qui intensifie les effets sur la santé.

Suites de l’étude

Le rapport final de l’étude menée à l’automne 2018 est disponible en ligne, sur le site Web du CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue, dans la section dédiée à la biosurveillance. L’étude portait uniquement sur les jeunes enfants du quartier Notre-Dame. Les résultats ne peuvent être généralisés à l’ensemble des résidents du quartier ni à toute la population de Rouyn-Noranda. En raison des résultats obtenus, la DSPu continuera de documenter et de caractériser la situation. Une nouvelle campagne de biosurveillance pour l’arsenic débutera dès la fin septembre 2019.

 

[Communiqué]